FIC 2021 : intervention de Jean Peeters sur l’acceptabilité sociale des technologies numériques

Le professeur Jean Peeters, titulaire de la Chaire, est intervenu au Forum International de la Cybersécurité (FIC 2021) à l’occasion d’un atelier sur l’acceptabilité sociale des technologies numériques, le 8 septembre 2021. 

Animé par le général Marc Watin-Augouard, l’atelier PhilosoFIC a rassemblé plus de 150 participants autour du thème “Technologies numériques et acceptabilité sociale”, au Grand Palais de Lille, le mercredi 8 septembre.

Le professeur Jean Peeters a proposé une synthèse et une mise en perspective de cet événement composé de deux tables rondes.

Dans le cadre de la première table ronde, la professeure Chantal Delsol, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, et Paul Hébert, directeur adjoint de la conformité à la CNIL, ont tenté de répondre à la question “Sommes-nous arbitres du déploiement de nouvelles technologies ou subissons-nous ?”.

La seconde table ronde a traité de la question “Sécurité – liberté, quel équilibre dans les investigations mettant en œuvre des technologies intrusives ?” avec Cécile Doutriaux, avocate, la colonelle Fabienne Lopez, cheffe du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) au Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend), et le professeur Thomas Souvignet, spécialisé en sciences forensiques.

En conclusion de ces échanges, le professeur Jean Peeters a mis en exergue le fait que l’évolution de notre société au sein d’un espace informationnel mondialisé est source de remise en cause de notre modèle de démocratie verticale. En termes de souveraineté, force est de constater que – le contrôle de cet espace étant principalement du ressort des GAFAM – c’est le droit nord-américain qui prime dans le cyberespace. Par ailleurs, la facilité d’accès à des outils de cyberdélinquance rend aisée la manipulation de l’information, avec les réseaux sociaux comme principaux vecteurs de diffusion, ceux-ci étant à présent un puissant levier pour qui voudrait remettre en cause la légitimité des États voire du principe démocratique. Plus que d’une évolution, c’est donc d’une révolution fulgurante qu’il s’agit. Plus que jamais, les technologies numériques qui structurent notre quotidien sont duales, en ce sens qu’elles sont à la fois source d’avantages et d’inconvénients : des outils créés pour nous servir et nous défendre peuvent aussi nous nuire et nous attaquer. Afin que ce ces technologies soient socialement acceptables, chacun doit être conscient de l’importance de rester maître de son activité dans le cyberespace, car on en laisse la trace avec ou sans consentement.

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